L’Allemagne et l’intégration des réfugiés

  • Auteur/autrice de la publication :

Tandem Refugies - Integration des refugies

Oui mais comment ? On entend souvent dire que les Allemands font des merveilles en matière d’accueil des réfugiés. Regardons cela de plus prés avec quelques références objectives…

Il est vrai que notre voisin a accueilli beaucoup de migrants, un vrai défi à relever pour eux ! Pour mesurer la pression migratoire et le travail d’intégration, rien de plus parlant que de compter les migrants en proportion des nationaux. Ouille, ça fait mal ! La France se classe 16ème en Europe loin derrière l’Allemagne et derrière 14 autres pays : La Suède est en tête, suivie par l’Allemagne puis L’Autriche, Malte, La Norvège, Chypre et…La Suisse !

Le Royaume-Uni tire parti de sa position géographique alors que Malte et Chypre sont à la porte d’arrivée des flux. L’Allemagne est courageusement en seconde position en 2017 avec 200 000 demandeurs d’asile. Pendant la même année la France recevait environ    74 000 demandes d’asile de nouveaux entrants sur le territoire. En 2015, l’Allemagne accueillait 890 000 demandeurs d’asile pour 81 millions de nationaux, la France en recevait à peine 60 000 pour 66 millions de Français.

Comment ont donc fait les Allemands?

Il faut dire que la structure fédérale de l’Allemagne a permis de répartir la pression sur différents « lander ». En France, la région parisienne reçoit une grande partie des migrants et l’Etat n’a pas trouvé encore de moyen efficace pour faire aller les migrants en région ! Des efforts dans ce sens sont faits mais il y a besoin de créativité en la matière ! De solidarité aussi !

Cela a été difficile pour les administrations allemandes d’accueillir dignement tant de personnes. Aujourd’hui, municipalités, écoles de langues et agences pour l’emploi se sont adaptées.

La question du logement a rapidement fait l’objet d’une organisation efficace. Dans l’urgence les personnes ont été installées dans des équipements sportifs puis réorientés vers d’autres types d’hébergements. Les familles ont été reçues dans des containers améliorés réunis en villages.

Un gros investissement a été fait pour que tous les migrants apprennent la langue allemande. La réussite de cet apprentissage conditionne les droits sociaux, attention aux mauvais élèves !

Une partie importante des migrants arrivés ont réussi à trouver un emploi. Beaucoup doivent finir leur formation pour intégrer le tissu économique. 2 ans et demi ne suffisent pas toujours pour acquérir une première autonomie.

Ces étrangers, comme en France, reçoivent un avis sur leur demande d’asile. Risquent-ils bien leur vie pour des opinions politiques ? Religieuses ? Pour leur appartenance à une population discriminée ? Ou à un groupe social particulier ? Ceux qui reçoivent une réponse négative font appel de cette décision. Contrairement à la France qui a une Cour spécialisée, la Cour nationale du Droit d’Asile ou CNDA, les recours en Allemagne se font au tribunal administratif. Quel encombrement ! Malgré l’augmentation du nombre de postes, les tribunaux administratifs allemands ont beaucoup de mal à suivre…

Un bilan qui pourrait nous donner des idées mais qui montre que notre organisation a aussi ses points forts. Faisons mutuellement bon usage de l’expérience de nos voisins !

Sources : Collège de France, leçon inaugurale de Francois Héran ; Statistiques de l’OFPRA ; Marie Thuillier les cahiers de Témoignage Chrétien

Laisser un commentaire