Crise afghane, nos amis de Tandem dans la tourmente

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Les images qui nous arrivent d’Afghanistan ont de quoi inquiéter. Une nouvelle vague d’immigration pour les européens ? Un risque pour la paix ? Une base arrière renforcée pour le terrorisme international ?

Si les médias font leurs « choux gras » de ces questions néanmoins légitimes, à Tandem c’est l’échelon humain qui mobilise. Les réfugiés afghans accompagnés par l’association ont de bonnes raisons de s’angoisser pour leurs familles restées au pays.

Mi-août, les bénévoles de Tandem ont donc pris des nouvelles des familles de nos amis afghans. Ils sont d’origines ethniques diverses, tous touchés par la crise, et nous ont transmis des nouvelles quelquefois réconfortantes, mais parfois inquiétantes voire alarmantes de leurs proches. En voici quelques exemples.

Jumadeen et Momad

Ils ont une grande famille qui vit aux environs de Kaboul. C’est une famille pachtoune traditionnelle qui partage à trois générations le même toit. Le père de famille est un « sage » qui fait référence pour toute la communauté villageoise. Les années passées, avec d’autres anciens, il a traité les questions de police et de justice du village. Cela évitait ainsi d’avoir recours à la justice des talibans présents dans la région depuis longtemps, ou à des forces gouvernementales, ce qui aurait mis le village en porte-à-faux vis-à-vis des talibans. Mais devant les évènements de ces dernières semaines et pour éviter les conséquences dangereuses du chaos, la famille a fui dans un lieu plus sûr en espérant pouvoir rentrer chez elle dès que possible.

Ibrahim

Il a vécu les évènements avec une grande angoisse mais sans perdre son sang-froid et sa détermination. Ces belles qualités lui auront permis de sortir femme et enfants d’Afghanistan alors que ceux-ci étaient à Kaboul au moment de la prise de la ville par les talibans. L’intelligence d’Ibrahim, ses relations au pays et il faut bien le dire, l’argent de ses économies ont permis que les trois membres de sa famille arrivent sains et saufs à Roissy le 31 août dernier. Son histoire est racontée dans l’article « Créer son entreprise et retrouver ses enfants ! »

Ali

Ali, 21 ans, appartient à la minorité chiite hazara. De tout temps cette communauté a été la cible des autres. Celle-ci est particulièrement visée par le pouvoir taliban, intolérant vis-à-vis des chiites. Ali a dû quitter son pays pour sauver sa vie en 2019. Il a laissé sa mère et son frère dont il a récemment retrouvé la trace. Ceux-ci avaient dû fuir à leur tour après les exactions anti-hazara subies par Ali. Les aider est un casse-tête juridique dont nous n’avons pas encore trouvé l’issue.

Yazid

Yazid lui, a une femme et cinq enfants. Prudent, il a déménagé sa famille au Pakistan au printemps dernier. Tout le monde est donc en sécurité pour l’instant. Mais suite aux évènements et sans attendre, Yazid entame une procédure de réunification familiale. Celle-ci peut durer plus d’un an et on ne sait pas ce que l’actualité réserve dans la région. Il va falloir être patient : ce n’est pas l’afflux des réfugiés demandant l’asile au consulat de France au Pakistan qui aidera à accélèrer la procédure ! Et c’est bien à ce même consulat qu’il lui faudra demander le visa français pour femme et enfants…

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