Quand la santé va, tout va !

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Se souhaiter une bonne santé en début d’année a pu faire sourire certains. On en rit moins depuis la pandémie. La santé c’est beaucoup !

L’OMS* définit la santé ainsi : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social » (celui qui passe par l’emploi, le logement et l’amitié), « et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Voilà qui correspond tout à fait à l’objectif de Tandem.

Néanmoins, quand on parle « santé », on pense d’abord à la santé physique.

Qu’en est-il pour les personnes accompagnées par Tandem ?

Pour ces personnes qui ont toute une vie à reconstruire, prendre soin de soi n’apparaît pas une priorité. Pour la plupart, voir un médecin pour un contrôle dentaire, gynécologique, ou simplement s’assurer qu’on est bien vacciné, n’est pas du tout naturel. Le système de soins en France leur est inconnu, il n’ont pas de médecin traitant et sont tentés de se rendre à l’hôpital dès qu’un souci de santé survient.

Malgré la bonne volonté des personnes réfugiées, il faut donc toute l’attention des bénévoles de Tandem pour transmettre des pratiques qui améliorent la prévention et ancrent des réflexes appropriés.

L’important pour les accompagnateurs est d’abord de permettre que chacun ait un médecin traitant en qui il a confiance. Pour ceux qui ont choisi un médecin, il faut ensuite comprendre qu’on peut en changer si on déménage. Quand on se sent déraciné et fragile, c’est une difficulté : on a vu certains faire une heure et demie de transport pour aller chez leur médecin !

Parfois, les problèmes de santé physique ne sont que le signe d’un problème psychique. Après qu’Ahmad ait fait de nombreux examens médicaux pour ses douleurs abdominales, son médecin traitant a conclu que le stress était sans doute la vraie cause de ses symptômes.

La santé mentale est un sujet qui peut s’imposer comme essentiel. A leur trajectoire chaotique, aux évènements vécus toujours violents, s’ajoute le parcours sinueux des démarches administratives et l’attente qui sont indispensables à l’obtention de la protection internationale. Ces démarches en France peuvent prendre 18 mois, voire plus. On comprend que, quand la protection arrive, certains décompensent psychiquement.

Quand les personnes réfugiées arrivent à Tandem, elles viennent d’obtenir le droit de travailler, le logement est inexistant. Leur volonté d’insertion est omniprésente et peut cacher de vraies détresses psychiques.

Les bénévoles de Tandem ne demandent pas le motif qui a fait quitter le pays pour ne pas réactiver le trauma. Pourtant une attention s’impose quand l’angoisse écrase de tout son poids et s’exprime de façon visible. Les personnes peuvent se plaindre de rêves traumatiques ou font des actes compulsifs qui envahissent leur vie. Parfois, la souffrance est plus cachée et il faut savoir repérer l’empêchement de vivre pour orienter la personne vers des professionnels, et permettre que sa santé globale s’améliore.

Pour chacun, il va falloir ‘faire avec’ la souffrance de l’exil et la culpabilité par rapport aux ruptures familiales, en particulier chez les femmes lorsqu’elles ont dû s’enfuir en laissant leurs enfants au pays.

Dans ces nombreuses situations, l’aide d’un professionnel se révèle indispensable.

Trouver des lieux de soins adaptés est une vraie question.

En Ile-de France, nous sommes riches d’une proposition de soins diversifiée. Il existe bien des structures publiques et privées. Mais les besoins sont très importants, et les professionnels spécialisés dans le « soin post-trauma » insuffisamment nombreux. A Tandem, on oriente vers des associations comme Parcours d’Exil, Primo Levi ou dans les hôpitaux au sein desquels des équipes font un travail remarquable. Mais quelquefois, il faut attendre longtemps pour une prise en charge. Pendant ce temps, il faut vivre avec sa souffrance et la vie passe…

Les bénévoles ont donc créé un répertoire de médecins et de psychologues qui font un travail de qualité. Un médecin traitant formé au soin post-trauma ici, une psychologue qui parle la langue des Afghans-là.

« Avoir l’asile » oui, c’est une chance ! Trouver dans son pays d’accueil un refuge qui prenne en compte la santé mentale, physique et sociale est un autre défi !

* OMS : Organisation Mondiale de la Santé

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